Burkina Faso : Le gouvernement tire la sonnette d’alarme contre les discours religieux de haine
Alors que des messages à caractère haineux circulent sur les réseaux sociaux depuis la Journée des Coutumes et Traditions, le gouvernement burkinabè appelle à la responsabilité collective. Dans un communiqué officiel, il met en garde contre les discours religieux clivants, réaffirme son attachement à la liberté de culte, mais prévient : toute incitation à la haine ne restera pas impunie.

Le gouvernement burkinabè a exprimé sa vive inquiétude face à la multiplication de messages haineux et de division propagés via les réseaux sociaux depuis la célébration de la Journée des Coutumes et Traditions le 15 mai dernier. Dans un communiqué officiel, le Ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité appelle à un sursaut national contre les discours violents, notamment ceux issus de certaines prédications religieuses diffusées en ligne.
Un climat de tension préoccupant
Selon le ministère, certaines vidéos de prêche véhiculent des propos clivants, insultants et parfois hostiles à d’autres confessions. Ces discours mettent à mal la cohésion sociale et compromettent l’esprit de dialogue et de tolérance qui a longtemps caractérisé les relations entre communautés au Burkina Faso.
« Ces messages compromettent l’esprit de dialogue et de tolérance qui règne au sein des communautés burkinabè, qui ont toujours vécu ensemble en parfaite harmonie », précise le communiqué.
Rencontre avec les chefs religieux et coutumiers
Pour répondre à cette situation préoccupante, une délégation gouvernementale a rencontré, le jeudi 22 mai 2025, les responsables de la communauté islamique et les chefs coutumiers. L’objectif était clair : appeler à davantage de responsabilité dans les discours publics et se départir de toute forme de radicalisme ou d’intolérance.
Les autorités ont également exhorté toutes les parties à promouvoir « l’acceptation mutuelle dans la différence » et à œuvrer pour un vivre-ensemble pacifique.
Un appel à la responsabilité citoyenne
Le ministère invite l’ensemble de la population à rejeter toute forme de violence verbale ou d’incitation à la haine fondée sur des différences religieuses. Le communiqué rappelle qu’aucune opinion, même exprimée au nom d’une croyance religieuse, ne peut justifier une atteinte aux droits des autres ou au vivre-ensemble.
Le gouvernement met en garde : toute personne tenant des propos haineux ou encourageant l’intolérance s’expose à des sanctions prévues par les textes en vigueur.
Liberté de culte et respect de l’ordre public
Tout en réaffirmant son attachement à la liberté de religion et d’expression, le gouvernement précise qu’il assumera pleinement son rôle de garant de l’ordre public, en sanctionnant rigoureusement tout abus ou dérapage menaçant la paix sociale.
Conclusion : l’unité comme priorité nationale
Dans un contexte régional instable, marqué par des menaces sécuritaires et des tentatives d’instrumentalisation des identités religieuses, le Burkina Faso fait le choix de l’unité, du respect mutuel et de la responsabilité citoyenne. Le gouvernement en appelle à la sagesse et au patriotisme des leaders religieux, coutumiers et citoyens, pour préserver le fragile équilibre du pays.

