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Kemi Seba à Haïti : Face aux gangs, à Macron et aux ONG

Sur la terre sacrée d’Haïti, berceau de la première révolution noire victorieuse, Kemi Seba a fait vibrer les cœurs et réveillé les consciences. Face à un peuple meurtri mais indomptable, il a dénoncé sans détour les chaînes néocoloniales, pointé du doigt les traîtres locaux, et lancé un appel enflammé à l’unité des peuples noirs. Un moment d’histoire, un cri de vérité, un discours qui marque un tournant.

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Cap-Haïtien, Haïti – Le 1er juin 2025, la faculté de droit et des sciences économiques du Cap-Haïtien a accueilli le panafricaniste Kemi Seba avec tous les honneurs. Une cérémonie forte en émotions, empreinte de symboles, de musique, de fleurs, mais surtout de messages puissants sur l’histoire, la souveraineté et la destinée du peuple noir mondial.


Une réception solennelle sur la terre de la liberté

C’est en ces mots que le doyen de la faculté a introduit la cérémonie :

« Bienvenue chez nous, sur la terre de la liberté. Vous êtes un bâtisseur d’âmes, un des derniers pharaons. »

À cette occasion, la Coalition des Universitaires du Nord a remis à Kemi Seba une plaque d’honneur, saluant sa vision pour l’unification de l’Afrique et de sa diaspora.


« Haïti est le centre de gravité du panafricanisme »

Sous les applaudissements nourris d’une salle comble, Kemi Seba a pris la parole, visiblement ému.

« J’ai bien fait de garder mes lunettes mi-vue mi-soleil… comme ça, je ne pleure pas devant vous », a-t-il lancé, sourire aux lèvres.

Il a salué la jeunesse haïtienne, qu’il a décrite comme « le cœur battant de la résistance noire » :

« Trop de Noirs oublient que le panafricanisme révolutionnaire n’aurait jamais existé sans Haïti. Ce pays est le socle spirituel de notre lutte globale. »

Il a rappelé la portée universelle de la cérémonie du Bois Caïman, point de départ de l’insurrection haïtienne, qu’il a qualifiée de « sacre révolutionnaire du peuple noir tout entier ».


Un voyage épique depuis l’Éthiopie jusqu’à Haïti

Kemi Seba a raconté son périple compliqué pour rejoindre Haïti depuis l’Éthiopie. Empêché de survoler certains pays, bloqué à Madrid, il a néanmoins tenu à venir :

« Nous avons payé nos billets avec nos économies. Car pour nous, venir ici, c’est comme un chrétien qui va au Vatican, un musulman qui va à La Mecque. Pour nous, Haïti, c’est la Mecque politique du peuple noir. »


Haïti, un symbole volontairement brisé

Dans un discours sans langue de bois, Kemi Seba a dénoncé la mise sous tutelle internationale d’Haïti :

« Haïti est déstabilisé non par ses fautes, mais parce qu’il a osé défier l’impérialisme occidental. »

Il a fustigé l’attitude des grandes puissances occidentales, notamment la France, les États-Unis et le Canada, accusées de maintenir Haïti sous « assistance respiratoire » tout en prétendant lui venir en aide :

« L’aide qui ne vous aide pas à vous libérer n’est pas une aide, c’est une prison. »


Les ONG et la prolifération des gangs : une stratégie coloniale

Kemi Seba a établi un lien direct entre les armes qui circulent en Haïti et les intérêts étrangers :

« Haïti ne fabrique pas d’armes, mais est l’un des pays les plus armés de la planète. Qui livre ces armes ? Ceux qui vous présentent des miettes d’aide et veulent que vous vous entretuez. »

À l’attention des gangs, il a lancé un message fort :

« Vos ennemis, ce n’est pas le peuple haïtien. Ce sont ceux qui vous arment pour que vous vous entretuiez. Le jour où vous retournerez vos armes contre ceux-là, Haïti fera ce que le Sahel fait aujourd’hui : une reconquête de souveraineté. »


Un message clair aux puissances occidentales

Kemi Seba n’a pas hésité à nommer les pays qu’il considère responsables de la situation actuelle d’Haïti. Il a particulièrement visé Emmanuel Macron :

« Le président français a tout fait pour m’empêcher de venir ici. Nous avons été bloqués à Madrid car l’espace aérien américain nous était fermé. Mais nous sommes venus quand même. »

Il a également ironisé sur la promesse non tenue de Macron d’analyser la possibilité d’une réparation de la dette historique de la France envers Haïti :

« On vous viole, on vous pille, et quand vient l’heure du dédommagement, on vous dit : ‘Je vais étudier comment je t’ai violé pour voir combien je vais te donner.’ Est-ce que c’est normal ? »


Le panafricanisme comme boussole commune

La conclusion de Kemi Seba a été un vibrant plaidoyer pour l’unité de la diaspora africaine :

« Le sort du peuple haïtien est inextricablement lié à celui du peuple africain. Le panafricanisme, c’est l’unité de nos douleurs et de nos espoirs, dans le but d’obtenir une souveraineté collective. »

Il a appelé à la coordination des résistances entre le continent africain, la Caraïbe, l’Amérique du Sud et toutes les terres où les Noirs sont issus de l’esclavage ou de la colonisation.


Un appel à l’histoire et à l’avenir

Pour Kemi Seba, Haïti reste le phare de la révolution noire mondiale. Mais il ne s’agit plus seulement d’une mémoire : il faut désormais transformer cette histoire glorieuse en projet politique et spirituel global.

« C’est vous, la jeunesse haïtienne, qui êtes notre boussole. Et ensemble, nous allons rallumer le feu de l’indépendance noire. »

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