Le général Langley Limogé par Trump: un tournant stratégique pour l’Africom et l’Afrique
Limogé sans ménagement par Donald Trump, le général Michael Langley, patron de l’AFRICOM, symbolise l’échec retentissant de la stratégie américaine en Afrique. Pourquoi ce départ fracassant cache-t-il une débâcle géopolitique bien plus vaste ? Enquête sur un tournant historique.

La fin de mandat du général Michael Langley à la tête de l’Africom a suscité une vague de commentaires dans les milieux géostratégiques et panafricanistes. dans une publication sur Youtube le président BANDA KANI, leader du Nouveau Mouvement Populaire (NMP), homme politique, géostratège et militant panafricaniste. revient sur les implications de ce départ, les tensions internes aux États-Unis et les défis de sécurité en Afrique.
Une mission controversée et un départ peu surprenant
Le département d’État américain a annoncé le 3 juin 2025 la fin de mission du général Michael Langley, commandant de l’Africom. Ce départ intervient après des déclarations controversées de l’officier américain, accusant certains pouvoirs africains, notamment au Burkina Faso, de s’accaparer des ressources naturelles à des fins personnelles.
Pour le président BANDA KANI la réaction panafricaine ne s’est pas fait attendre :
« Nous avons réagi vigoureusement à l’époque. Il faut bien comprendre que les militaires agissant dans le cadre de l’architecture militaire américaine en Afrique ne sont pas nos amis. Africom est une structure de recolonisation, une couverture militaire pour encadrer les terroristes tout en pillant nos ressources. »
Il poursuit :
« La sortie de ce général n’est pas une surprise. Il n’est qu’un exécutant. La vraie question, c’est la stratégie impérialiste des États-Unis et la manière dont l’Afrique y répond. »
L’ingérence américaine et les limites de la coopération sécuritaire
Selon BANDA KANI l’Afrique doit désormais questionner en profondeur sa relation militaire avec les puissances occidentales :
« Il faut qu’on se demande ce que vaut cette coopération militaire. Quand le président Traoré du Burkina Faso prend le pouvoir pour lutter contre le terrorisme, ce sont les États-Unis qui refusent de lui vendre des armes ! »
Il dénonce également un double langage américain :
« Ils parlent d’appui logistique, de partage de renseignements… Mais quel type de données les États-Unis partageraient réellement avec les Africains ? Aucun renseignement stratégique important. »
L’ombre du retrait stratégique américain
Le départ du général Langley s’inscrirait dans une logique plus large, celle d’un recentrage stratégique des États-Unis sous l’administration Trump.
« L’Amérique est en crise. Elle a perdu sa suprématie militaire. Le dollar n’est plus incontesté comme devise mondiale. Cela fragilise le financement de leur appareil militaro-industriel impérialiste. Trump, qui veut réduire les coûts, envisage de fusionner certains commandements, y compris Africom. »
Le général Langley, décrit comme un officier influent mais issu de l’« État profond », aurait été en désaccord avec cette nouvelle doctrine.
« C’est peut-être une démission, mais elle cache une éviction. Un désaccord stratégique. »
Un changement de paradigme pour l’Afrique ?
L’Afrique doit-elle repenser sa sécurité ? Pour BANDA KANI, la réponse est claire :
« Oui. Nous assistons à une montée en puissance du panafricanisme qui remet en cause toutes les stratégies occidentales, y compris militaires. Il faut bâtir un système de sécurité 100 % africain, financé, structuré et pensé par les Africains eux-mêmes. »
Et de conclure :
« L’Alliance des États du Sahel (AES) est un début. La Russie est également un acteur présent, mais ce que nous voulons, c’est une autonomie stratégique. L’Afrique doit sortir de la dépendance militaire vis-à-vis de l’Occident. C’est la seule voie vers une véritable souveraineté. »
Une reconfiguration géopolitique inévitable
Sur une perspective globale :
« L’ordre mondial change. Le panafricanisme est en éveil. L’Africom va devoir se repositionner, voire disparaître. Et les États africains, eux, devront choisir : rester sous tutelle ou prendre leur destin sécuritaire en main. »
Le départ du général Langley, au-delà des apparences, pourrait ainsi marquer un tournant. Non pas seulement pour les États-Unis, mais surtout pour une Afrique en quête de souveraineté.