Burkina Faso : 2 000 VDP agricoles formés pour booster l’autosuffisance alimentaire

Ouagadougou, 16 juin 2025 – Le Burkina Faso franchit une étape majeure dans sa quête de souveraineté alimentaire. Ce lundi, 2 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) agricoles ont terminé leur formation à Badnogo, dans le cadre de l’initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire. Objectif : transformer la jeunesse rurale en pilier d’un Burkina nourricier et indépendant.

Une jeunesse mobilisée pour nourrir le pays

Âgés de 18 à 40 ans et issus de 80 communes, ces jeunes agriculteurs ont suivi trois mois de formation intensive. Le programme, élaboré au centre de formation de Badnogo, a couvert plusieurs domaines clés :

Céréaliculture
Arboriculture
Maraîchage
Pisciculture
Entrepreneuriat agricole
Transformation des produits agricoles
Mais aussi des modules de patriotisme, de travail en équipe et de maniement d’armes, traduisant une vision holistique du développement rural.

« Cette première cohorte est la graine d’une révolution agricole burkinabè », a affirmé Inoussa Ouédraogo, coordonnateur technique de l’initiative. Il insiste :

« L’autosuffisance alimentaire est le premier signe de souveraineté nationale. Un homme qui a faim n’est pas un homme libre. »

Une agriculture intensive, pratique et durable

Chaque jeune bénéficiera, dès son retour dans sa commune, d’une parcelle de 0,5 hectare sur un site aménagé de 12,5 hectares, équipé de forages pour permettre une production toute saison. À cela s’ajoute un kit d’installation composé de semences et d’engrais.

L’ambition du projet dépasse cette première cohorte. D’ici la fin de l’année 2025, 8 000 jeunes de 340 communes seront formés, et 4 000 hectares de terres seront aménagés pour une agriculture intensive et moderne.

Un message fort du président Ibrahim Traoré

Présidant la cérémonie, le ministre de l’Agriculture, le commandant Ismaël Sombié, a relayé un message déterminé du chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré :

« Nous avons assez de terres cultivables au Burkina. La jeunesse doit s’engager dans l’agriculture, ce métier noble trop souvent méprisé. »
Le président a également exhorté la jeunesse à se détourner de trois fléaux : la paresse, l’incompétence et la trahison.

Une révolution agricole populaire

Moussa Fié Traoré, représentant des jeunes VDP agricoles, a exprimé l’engagement de ses camarades :

« Si des frères tombent au front pour défendre la nation, nous, nous choisissons de combattre la faim. Nous sommes prêts à produire pour nourrir notre peuple. »

« Nous épousons la révolution progressiste populaire et devenons désormais les porte-flambeaux de cette dynamique dans nos communes », a-t-il conclu, dans une déclaration saluée par les autorités présentes.

Conclusion : vers un Burkina souverain par la terre

Cette initiative marque une rupture décisive dans la stratégie nationale. À travers la formation, l’accompagnement matériel et la responsabilisation de la jeunesse rurale, le Burkina Faso construit les fondations d’une indépendance nourricière durable.
L’agriculture cesse d’être une simple activité de subsistance : elle devient un levier stratégique de souveraineté, de dignité et de prospérité partagée.