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Burkina Faso : l’homosexualité désormais illégale

Au Burkina Faso, l’homosexualité devient illégale.

Burkina Faso l’homosexualité désormais illégale

Le Burkina Faso vient d’adopter une nouvelle loi criminalisant les pratiques homosexuelles, avec des peines allant de deux à cinq ans de prison. Cette décision, votée à l’unanimité par l’Assemblée législative de transition, s’inscrit dans une volonté affirmée du pays de défendre ses valeurs culturelles face aux pressions extérieures.

Une loi historique votée à l’unanimité

Lundi 1er septembre, l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso – composée de 71 membres non élus et mise en place après le coup d’État de septembre 2022 – a adopté une loi criminalisant explicitement l’homosexualité. Désormais, « les auteurs de pratiques homosexuelles » risquent deux à cinq ans de prison assortis de lourdes amendes.

Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a précisé que les étrangers reconnus coupables seraient directement expulsés du pays.

Une affirmation de souveraineté culturelle

Jusqu’à présent, aucun texte de loi burkinabè ne visait directement l’homosexualité, même si la société restait très conservatrice sur le sujet. Pour de nombreux observateurs, ce vote marque un tournant : il symbolise la volonté des militaires dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré de défendre une vision « souveraine » des valeurs sociales.

Le chef de l’État, âgé de 37 ans, critique régulièrement ce qu’il appelle les « valeurs imposées par l’Occident » et prône un retour à l’authenticité africaine. Cette nouvelle législation s’inscrit donc dans une ligne politique qui oppose la souveraineté culturelle aux injonctions extérieures en matière de droits humains.

Un choix qui divise la scène internationale

Si la décision est saluée par une partie de la population burkinabè qui voit dans l’homosexualité une pratique étrangère aux traditions africaines, elle risque de susciter de vives réactions au sein de la communauté internationale. Des ONG de défense des droits humains.

Mais pour le pouvoir burkinabè, il s’agit avant tout d’une réponse politique et identitaire : affirmer que l’Afrique a le droit de définir elle-même ses normes sociales et juridiques.

Un Burkina Faso en quête de nouveaux alliés

Depuis son arrivée au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré a multiplié les critiques contre l’Occident, accusé de néocolonialisme et d’ingérence. Le pays s’est rapproché de nouveaux partenaires stratégiques comme la Russie et l’Iran… illustrant une volonté claire de diversification diplomatique et économique.

Dans ce contexte, la criminalisation de l’homosexualité apparaît comme un marqueur fort : celui d’un État qui revendique son autonomie législative et son droit de s’opposer à des modèles sociaux venus de l’extérieur.

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