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AES : Un an après, l’Alliance des États du Sahel affirme son indépendance

Alors qu’ils étaient décriés, moqués et jugés trop faibles pour exister seuls, les États du Sahel prouvent aujourd’hui le contraire. Un an après sa création, l’AES trace sa voie avec détermination : sécurité renforcée, voix unifiée sur la scène internationale, projets structurants… Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, revient sur cette révolution silencieuse qui redéfinit les équilibres en Afrique de l’Ouest.

Abdoulaye Diop « Ils disaient que c’était impossible… Aujourd’hui l’AES leur donne tort ! »

Bamako, juillet 2025 — Un an après sa naissance, l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, s’impose comme une force géopolitique nouvelle. Dans une interview accordée aux médias maliens, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, revient sur les grandes avancées de cette confédération sahélienne, ses ambitions régionales, et sa rupture avec certaines institutions internationales, dont l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).


Une réponse souveraine à une menace existentielle

Selon Abdoulaye Diop, la création de l’AES a été motivée par la nécessité de répondre à une crise sécuritaire majeure. Les trois pays ont compris qu’en unissant leurs forces, ils pouvaient mieux lutter contre les groupes armés et renforcer leur souveraineté.

« C’est toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse », a-t-il rappelé, citant Nelson Mandela.


Trois piliers pour bâtir une confédération forte

L’AES repose sur trois axes essentiels :

  • La sécurité, avec des opérations militaires conjointes et une force unifiée ;
  • La diplomatie, pour parler d’une seule voix sur la scène internationale ;
  • Le développement, à travers des projets concrets d’intégration économique.

Des résultats visibles sur le terrain

Sur le plan militaire, l’alliance a permis de mener des actions coordonnées contre les groupes terroristes.

Au niveau diplomatique, les pays de l’AES adoptent des positions communes dans les forums internationaux, comme lors des tensions avec l’Ukraine ou l’Algérie.

Côté développement, plusieurs initiatives structurantes sont en cours :

  • Création d’une compagnie aérienne régionale ;
  • Lancement de projets ferroviaires et d’infrastructures ;
  • Mise en place d’une banque confédérale d’investissement ;
  • Instauration d’un prélèvement communautaire sur les importations pour financer les projets.

Un an de présidence malienne : un bilan solide

Le Mali, sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, a assuré la première présidence de l’AES. Parmi les réalisations notables :

  • Adoption d’une feuille de route claire pour organiser le fonctionnement de la confédération ;
  • Meilleure coordination militaire sur le terrain ;
  • Avancées symboliques avec l’adoption d’un drapeau, d’un logo, d’un hymne, et bientôt d’une radio et télévision.

Un retrait assumé de la Francophonie

Concernant la sortie de l’OIF, Abdoulaye Diop est catégorique :

« Nous ne pouvons pas appartenir à une organisation où les règles ne s’appliquent pas de manière équitable. »

Selon lui, la Francophonie est dominée par l’influence française et applique une politique de deux poids, deux mesures. Le retrait est donc définitif pour l’AES, qui privilégie les organisations fondées sur le respect mutuel.


Et la langue française ? Une approche pragmatique

Certains se demandent si la rupture avec l’OIF implique l’abandon du français. Le ministre clarifie :

« Nous avons parlé français avant l’OIF, et nous continuerons à le faire si nécessaire. Mais nous devons surtout valoriser nos langues nationales. »

Le bambara, le songhaï ou le haoussa pourraient devenir des langues de travail régionales, tout en s’ouvrant à l’anglais ou à d’autres langues internationales.


Conclusion : une dynamique en marche, tournée vers l’avenir

Loin d’une posture hostile, l’AES affirme vouloir construire des relations de bon voisinage, tout en rompant avec les dépendances héritées de la colonisation. L’objectif est clair : bâtir une Afrique sahélienne forte, unie, souveraine et capable de tracer sa propre voie.

Vive l’Afrique libre et prospère. Vive la révolution du Sahel.

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