Ahoua Don Mello : La jeunesse ivoirienne doit être remise au travail par la discipline et le service civique
Ahoua Don Mello appelle à une jeunesse ivoirienne active et disciplinée, proposant un service civique encadré par l’armée pour lutter contre le chômage et prévenir l’insécurité.”

Lors de sa récente rencontre avec le patronat ivoirien, l’ingénieur et homme politique Ahoua Don Mello a tenu un discours lucide et sans complaisance sur la situation de la jeunesse ivoirienne. Selon lui, le pays a atteint un niveau de création de richesse suffisant pour transformer la société, mais cela passe par un changement profond des mentalités et par la mise au travail des jeunes à travers un service civique encadré par l’armée et le génie militaire.
Une jeunesse au cœur des défis nationaux
Face aux chefs d’entreprise, Ahoua Don Mello a tenu à rappeler que l’avenir de la Côte d’Ivoire dépendra de la jeunesse, mais à condition qu’elle soit disciplinée, formée et impliquée dans la construction nationale.
« Un jeune qui ne travaille pas, c’est un délinquant potentiel », a-t-il lancé avec fermeté.
Pour lui, le chômage et l’oisiveté des jeunes représentent aujourd’hui une menace directe pour la sécurité et la stabilité du pays. Au lieu de laisser se développer une génération qui rêve d’argent facile, il propose une réforme courageuse : instaurer un service civique obligatoire, assisté par l’armée, afin d’inculquer la rigueur, le travail et la responsabilité.
La Côte d’Ivoire a les moyens, mais doit partager équitablement
Don Mello ne remet pas en cause la vitalité économique du pays. Au contraire, il souligne que la Côte d’Ivoire produit suffisamment de richesses pour répondre aux besoins essentiels de sa population.
« Le pays a atteint un niveau de création de richesse tel qu’une bonne politique de partage peut adresser tous nos problèmes », a-t-il déclaré.
Mais il met en garde : si les fruits de la croissance ne profitent pas à tous, notamment à la jeunesse, le développement restera fragile. Les entrepreneurs, créateurs de richesses, ont selon lui un rôle moral et patriotique à jouer : investir dans la jeunesse, soutenir les initiatives de formation et contribuer à l’emploi.
Redonner aux jeunes le goût de l’effort
Dans un ton direct, parfois sévère, Ahoua Don Mello a dénoncé une évolution inquiétante des mentalités chez une partie de la jeunesse ivoirienne :
« La mentalité de nos jeunes, c’est d’avoir de l’argent à ne rien faire. Il faut les remettre au travail et les discipliner par la rigueur militaire. »
Ce constat, loin d’être une simple critique, traduit sa conviction que la transformation de la Côte d’Ivoire passera par une révolution de l’esprit. Il ne s’agit pas de condamner la jeunesse, mais de lui redonner un cadre, des repères et une mission nationale : contribuer à la construction du pays, par le travail collectif et la discipline.
Service civique, génie militaire et formation pratique
Ahoua Don Mello propose un programme concret : la création d’un service civique obligatoire pour tous les jeunes, soutenu par le génie militaire, afin d’encadrer les chantiers de développement et d’apprentissage technique.
Ce dispositif, selon lui, aurait une double utilité :
- Canaliser l’énergie de la jeunesse vers la productivité ;
- Créer un sentiment d’appartenance et de responsabilité nationale.
Une telle mesure permettrait aussi de réduire la fracture sociale, d’occuper les jeunes désœuvrés et de prévenir la délinquance.
La responsabilité du patronat ivoirien
S’adressant au patronat, Don Mello a insisté sur la responsabilité partagée entre l’État et le secteur privé dans la construction d’un avenir stable.
« L’insécurité que vous combattez aujourd’hui vient souvent de l’injustice sociale que vous pouvez atténuer à la base », a-t-il rappelé.
Pour lui, le patronat ne doit pas se limiter à la recherche du profit immédiat, mais s’engager dans une politique de co-développement. La création d’emplois pour les jeunes n’est pas seulement un devoir économique, c’est une garantie de paix durable.
Vers une jeunesse responsable et productive
Ahoua Don Mello place la jeunesse ivoirienne au centre de son discours politique et social. Il croit profondément qu’une Côte d’Ivoire disciplinée, travailleuse et unie est possible — à condition que chacun prenne sa part de responsabilité.
Le message est clair : la richesse nationale n’a de sens que si elle profite à tous, et surtout si elle sert à transformer les jeunes en bâtisseurs du futur, non en spectateurs d’un développement qui se fait sans eux.
