Alain Foka face à la colère des Togolais : entre amitié présidentielle et trahison panafricaine ?
Les propos d’Alain Foka sur son amitié avec le président suscitent l’indignation. Accusé de trahir les aspirations panafricaines, le célèbre journaliste défend sa position. Entre pressions populaires, enjeux géopolitiques et vérités qui dérangent, plongée au cœur d’une polémique explosive.

Alors que le Togo traverse une nouvelle vague de contestation populaire contre le régime de Faure Gnassingbé, les déclarations d’Alain Foka sur son amitié avec le président togolais font polémique. Entre admiration assumée, silence stratégique et incompréhension populaire, retour sur une controverse qui secoue les milieux panafricains
Une conférence reportée dans un climat de tensions
La conférence organisée par le groupe Manssah devait se tenir à Lomé les 26, 27 et 28 juin. Mais face à un climat social et politique tendu, marqué par l’annonce de manifestations de protestation à Lomé aux mêmes dates, les organisateurs ont préféré reporter l’événement. « Nous avons de manière responsable, collectivement, pris la décision de la reporter », déclare l’un des membres de Manssah. Une décision stratégique, pour éviter toute instrumentalisation.
L’amitié entre Alain Foka et Faure Gnassingbé : un sujet qui fâche
Alain Foka, figure médiatique respectée sur le continent, a publiquement affirmé son amitié de longue date avec la famille Gnassingbé. « Je connais cette famille depuis des années. Je viens au Togo depuis 1989. J’assume totalement mon amitié », dit-il. Pourtant, cette proximité avec un régime considéré comme autoritaire, héréditaire et en place depuis plus de 58 ans, suscite des critiques virulentes, en particulier de la jeunesse togolaise.
Un peuple en colère, une révolution en marche
Dans les rues de Lomé, le message est clair : « Faure doit partir ! »
Les jeunes togolais expriment une lassitude profonde envers le régime actuel. Le ras-le-bol est total :
« Nous ne voulons plus de réformes, nous voulons qu’il parte. Nous sommes prêts à sacrifier notre vie. »
Cette révolte populaire est une résonance directe de l’histoire politique du Togo. Certains rappellent que Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel président, a été impliqué dans l’assassinat du président Sylvanus Olympio, icône du panafricanisme togolais.
Le reproche adressé à Foka : ami du président, mais pas de son peuple ?
Beaucoup de Togolais accusent Alain Foka de ne pas utiliser son influence pour dire la vérité au président.
Manssah , entre indépendance intellectuelle et suspicion politique
La structure Manssah, qui organise des conférences panafricaines dans plusieurs pays, est également visée. Certains l’accusent d’être instrumentalisée par le régime togolais. Une accusation rejetée :
« Nous ne sommes ni de près ni de loin impliqués dans la révision constitutionnelle du Togo. »
Les organisateurs rappellent que Mansa a déjà tenu des conférences en Guinée, au Mali, en RDC… sans jamais faire l’unanimité, mais en restant fidèle à son objectif : libérer la parole africaine, sans tabou.
Ouvrir le débat sans haine ni posture
Nanou conclut sur une note d’unité :
« Je sais que ce contenu ne va pas plaire à certains. Mais il faut ouvrir le débat, parler sans tabou. L’Afrique d’aujourd’hui ne se construira pas contre les uns ou les autres, mais ensemble. »