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Alain Foka tacle Alassane Ouattara : « Vous voulez exclure tout le monde ? Ce n’est ni élégant ni démocratique »

Dans une interview accordée au journaliste Jules Domches, Alain Foka a vivement réagi sur la situation politique en Côte d’ivoire. L’ex-voix de RFI dénonce l’exclusion systématique des figures de l’opposition, fustige le manque d’élégance politique du pouvoir et alerte sur les risques d’un embrasement.

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Le procès de l’exclusion politique

Dans cette interview fleuve, Alain Foka dénonce la stratégie de neutralisation des principaux opposants : Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, ou encore Tidjane Thiam.

« Le cas Gbagbo est particulièrement révélateur. Cet homme a été envoyé à La Haye par la Côte d’Ivoire, acquitté par la justice internationale, puis condamné par contumace dans son propre pays. On lui reproche de ne pas s’être présenté au tribunal, alors qu’il était incarcéré à l’étranger ! C’est grotesque. »

Pour Foka, l’usage du droit à des fins politiques est devenu une norme dans de nombreux pays africains. Il rappelle que l’élimination de l’adversaire par des moyens juridiques n’a rien à voir avec une vraie démocratie.


Le cas Guillaume Soro : un oubli stratégique ?

Autre nom important évoqué : Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui en exil et sous le coup de plusieurs condamnations.

« Tout le monde sait que sans Guillaume Soro, Alassane Ouattara ne serait jamais devenu président. Pourquoi l’avoir sacrifié ? Pourquoi avoir fermé toutes les portes à ceux qui ont construit l’histoire politique du pays ? »

Alain Foka questionne le sens même de cette exclusion collective. Pour lui, empêcher Soro, Gbagbo, Blé Goudé et Thiam de se présenter, c’est priver les Ivoiriens d’un choix libre.


« On ne désamorce pas une bombe avec des allumettes »

Foka va plus loin et alerte sur les risques d’une nouvelle crise politique :

« Le pays est en paix, certes. Mais qui attendait la rébellion en 2002 ? Personne. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de guerre qu’on doit jouer avec les tensions. L’exclusion crée de la frustration, et cette frustration peut exploser à tout moment. »

Il invite les dirigeants à anticiper les colères plutôt que de les mépriser.


Appel à la mémoire et à l’élégance politique

Avec une certaine amertume, Alain Foka rappelle que c’est grâce à une décision politique courageuse de Gbagbo qu’Alassane Ouattara avait pu compétir à la présidentielle des années 2010.

« Pourquoi ne pas faire preuve de la même élégance aujourd’hui ? Pourquoi ne pas permettre à Laurent Gbagbo de compétir à nouveau ? Ou bien même à Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, ou Tidjane Thiam ? Ce serait digne, et politiquement intelligent. »


Conclusion : une Côte d’Ivoire à un tournant

Alain Foka conclut sur une note de regret. Le mandat d’Alassane Ouattara, qu’il pensait être celui de l’apaisement, se termine dans une atmosphère de tension :

« Je suis déçu. Je croyais à un moment de réconciliation, de réouverture du jeu politique. Mais on assiste à l’inverse. Le droit est instrumentalisé. Et la parole, muselée. »

Il appelle à une amnistie politique totale, un retour de tous les exilés, et un renouveau démocratique basé sur l’inclusion, pas l’exclusion.

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