Burkina Faso – Russie : un partenariat nucléaire stratégique en voie de concrétisation
Et si le salut énergétique du Burkina Faso passait par l’atome ? À Saint-Pétersbourg, une délégation burkinabè découvre les coulisses de la centrale nucléaire de Leningrad, à la veille de la signature d’un accord historique avec la Russie. Plongée exclusive dans les ambitions d’un pays qui veut prendre son destin énergétique en main.

À la veille d’un accord historique sur l’énergie nucléaire entre Ouagadougou et Moscou, une délégation burkinabè, conduite par le ministre de l’Énergie Yacouba Zabré Gouba, a visité la centrale nucléaire de Leningrad pour s’immerger dans les technologies civiles russes. Ce rapprochement illustre la volonté du Burkina Faso de diversifier son mix énergétique et d’accroître son autonomie.
Une visite technique au cœur de la technologie nucléaire russe
Saint-Pétersbourg, 18 juin 2025 – Dans le cadre du renforcement de la coopération énergétique entre le Burkina Faso et la Fédération de Russie, une délégation burkinabè de haut niveau a visité ce mercredi la centrale nucléaire de Leningrad, fleuron de l’industrie atomique civile russe, à la veille de la signature d’un accord intergouvernemental majeur.
Conduite par le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, la délégation a entamé une immersion technique au sein d’une unité nucléaire fonctionnelle, dans des conditions extrêmes dépassant les 40 °C, afin d’appréhender concrètement les potentialités offertes par l’énergie nucléaire pour le développement du Burkina.
Rosatom, partenaire clé du projet nucléaire burkinabè

Au cours de la visite, les autorités burkinabè ont rencontré les dirigeants de Rosatom, entreprise publique russe spécialisée dans la technologie nucléaire civile, implantée dans plus de 60 pays. Le directeur par intérim, Valery Zhemchugov, a présenté les atouts de la technologie nucléaire de 3e génération utilisée par la société, saluée pour sa sécurité par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Le portefeuille de Rosatom contribue directement à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) », a souligné M. Zhemchugov.
La société russe intervient dans l’ensemble de la chaîne nucléaire : construction, maintenance, numérisation, enrichissement de l’uranium, modélisation prédictive et analyse des risques.
Un pas décisif vers l’indépendance énergétique du Burkina Faso
Le site visité, la centrale de Leningrad, assure plus de 18 % de la production d’électricité en Russie. La délégation burkinabè a exploré la salle de contrôle, les systèmes de refroidissement, les turbines, les groupes électrogènes de secours, ainsi que les installations techniques réparties sur un vaste périmètre.
Le ministre Gouba a salué la qualité de l’accueil et la précision des informations techniques fournies, tout en réaffirmant la détermination du Burkina Faso à diversifier ses sources d’énergie dans un contexte régional marqué par une forte demande et des défis énergétiques majeurs.
« Ce partenariat s’inscrit dans la vision stratégique du président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, qui échange régulièrement avec le président Vladimir Poutine sur les grandes orientations de coopération », a rappelé le ministre.
Une coopération bilatérale renforcée au plus haut niveau

La délégation, forte de 12 membres, comprenait notamment :
- L’ambassadeur du Burkina à Moscou, Aristide Rapoudgdouba Ludovic Tapsoba
- Le conseiller spécial du président, Nicolas Kagambèga
- Le directeur général de l’Énergie, Alidou Koutou
- Le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo
- Le président du conseil d’administration de la SONABEL, Dramane Bitibaly
Des conseillers, des journalistes ainsi que des experts en communication faisaient également partie du voyage.
Cette visite intervient en marge du 28e Forum économique international de Saint-Pétersbourg, durant lequel l’accord intergouvernemental sur l’usage pacifique de l’énergie nucléaire sera signé ce 19 juin.
Enjeux stratégiques pour le Burkina Faso
Cette coopération nucléaire marque une étape décisive pour l’avenir énergétique du Burkina Faso, confronté à des coupures fréquentes, à une croissance démographique soutenue et à des besoins industriels en hausse.
L’usage pacifique de l’énergie atomique pourrait permettre de répondre durablement aux défis de :
- La souveraineté énergétique
- La réduction des importations de combustibles
- La lutte contre le changement climatique, en s’appuyant sur des sources décarbonées
- Le développement industriel, via une électricité abondante et stable