Colonisés dans nos têtes : l’arme invisible de l’Occident en Afrique
Aliénation culturelle en Afrique : le colonialisme n’a jamais vraiment quitté certains pays.

Colonisés dans nos têtes : l’arme invisible de l’Occident en Afrique"
Aliénation culturelle en Afrique : le colonialisme n’a jamais vraiment quitté certains pays.
L’usage de l’aliénation culturelle comme arme de domination est vieux comme le monde ; Chaque fois qu’un peuple en a conquis un autre, il l’a utilisée.
Ils ont conquis les terres, pillé les richesses, imposé leurs lois… et quand les chaînes visibles ont été brisées, ils en ont forgé d’autres, plus discrètes, mais tout aussi puissantes : les chaînes culturelles. En Afrique, l’aliénation culturelle orchestrée par l’Occident continue d’agir comme un poison silencieux, enraciné dans les esprits, et transmis de génération en génération.
Aujourd’hui, un Africain qui parle mieux le français que sa langue maternelle est valorisé. Une école qui cite Victor Hugo mais ignore Cheikh Anta Diop est perçue comme « sérieuse ». Un jeune qui rêve de s’habiller comme dans une série Netflix et méprise ses traditions n’a rien d’exceptionnel. Est-ce cela, la liberté culturelle ?

Il serait naïf de croire que la colonisation a pris fin avec les indépendances des années 1960. Certes, les drapeaux ont changé, mais les esprits restent colonisés. L’école, par exemple, continue d’enseigner selon des modèles importés, avec des contenus pensés ailleurs, pour d’autres peuples. L’histoire africaine y est réduite à la traite négrière, la colonisation et quelques figures héroïques, quand elle est enseignée.
Dans la vie quotidienne, le langage trahit l’aliénation : parler sa langue maternelle est parfois perçu comme un signe d’inculture, tandis que maîtriser parfaitement l’anglais ou le français est vu comme un gage d’intelligence. Résultat : des milliers d’enfants africains grandissent coupés de leur propre héritage linguistique et culturel.
On pourrait objecter que le monde est globalisé, que les cultures se mélangent. C’est vrai. Mais en Afrique, ce mélange est rarement équilibré. Ce n’est pas un échange, c’est une submersion. Les grandes industries culturelles – cinéma, musique, littérature, mode –viennent du Nord, diffusent leurs standards, imposent leurs normes de beauté, de succès, de modernité.
Quand une jeune fille africaine dépense une fortune pour avoir des cheveux « lisses » et une peau plus claire, ce n’est pas un simple choix esthétique : c’est une trace profonde d’un complexe d’infériorité culturel. Quand des parents préfèrent donner des prénoms occidentaux à leurs enfants pour leur « ouvrir des portes », c’est une démission silencieuse de leur propre héritage.

Résister à l’aliénation culturelle, ce n’est pas rejeter en bloc l’Occident. Ce n’est pas renier le progrès technologique, l’ouverture au monde ou les échanges. C’est revendiquer le droit de choisir sans être conditionné. C’est donner à un enfant le droit d’aimer Beyoncé, mais aussi Ama hélène, de lire Camus, mais aussi Mongo Beti. C’est redonner de la place aux langues africaines, aux philosophies traditionnelles, aux récits oubliés.
Heureusement, la résistance existe. Gloire et Honneur aux leaders de L’AES qui ont pris conscience des enjeux.
Tant que l’Afrique consommera plus qu’elle ne créera, imitera plus qu’elle n’inventera, et rejettera ce qui vient d’elle-même, elle restera dominée, même sans troupes ni drapeaux étrangers. La vraie indépendance commence dans les esprits. C’est un long chemin, mais il est vital. Car un peuple sans culture enracinée est comme un arbre sans racines : il peut pousser, mais il tombera au premier vent venu.