Corruption au Burkina Faso : Plus de 33 milliards FCFA détournés en 2023, selon le rapport explosif de l’ASCE-LC
Le Burkina Faso franchit un cap décisif dans la lutte contre la corruption. Grâce au rapport 2023 de l’ASCE-LC remis au Président Ibrahim Traoré, plus de 33 milliards FCFA de préjudices ont été identifiés. Une avancée majeure pour la transparence et la bonne gouvernance.

Une audience solennelle à Kosyam
Lundi 23 juin 2025, le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, a reçu à Ouagadougou le Rapport d’activités 2023 de l’ASCE-LC, remis par son premier responsable, le Contrôleur Général d’État, Lassané Compaoré. Ce document tant attendu éclaire sur l’état de la gouvernance publique et les efforts déployés pour éradiquer la corruption au Burkina Faso, un pays confronté à des défis sécuritaires, économiques et institutionnels majeurs.

Un rapport structuré et accablant
Selon les propos du Contrôleur Général, le rapport est divisé en trois tomes :
- Le premier tome présente les ressources humaines, matérielles et financières mobilisées pour les missions de l’ASCE-LC.
- Le deuxième et le troisième tomes traitent des activités opérationnelles : audits, enquêtes, investigations, suivi des recommandations, et procédures judiciaires.
Les investigations menées en 2023 par l’ASCE-LC ont permis de finaliser douze dossiers majeurs. Ces affaires, désormais entre les mains de la justice, représentent un préjudice cumulé de 30 milliards FCFA pour l’État. À cela s’ajoutent les constats issus des audits réalisés dans diverses structures publiques, qui ont révélé plus de 3 milliards FCFA de pertes supplémentaires.
Ces chiffres, loin d’être alarmants, traduisent plutôt l’efficacité croissante des dispositifs de contrôle instaurés par le président. Le fait que ces malversations soient désormais identifiées, chiffrées et poursuivies en justice est un pas significatif vers une gouvernance plus saine.
Une dynamique de moralisation impulsée par la transition
Depuis son arrivée à la tête de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré a placé la lutte contre la corruption au cœur de son action. Dans un contexte de refondation nationale, où la souveraineté, la transparence et l’intégrité sont érigées en priorités, le travail de l’ASCE-LC s’inscrit pleinement dans cette dynamique.
Ce rapport 2023 démontre que les institutions de contrôle fonctionnent et que les lignes bougent. Désormais, les pratiques douteuses ne passent plus inaperçues. Et mieux : elles sont documentées et poursuivies.
Un appel pour aller plus loin
Face à la presse, Lassané Compaoré a exprimé la volonté de son institution d’aller encore plus loin dans la détection et la prévention des irrégularités. Pour cela, il a sollicité un accompagnement renforcé du Chef de l’État, en matière de moyens humains, techniques et financiers.
Cet appel n’est pas un cri d’alarme, mais une demande stratégique pour donner à l’ASCE-LC les outils nécessaires à sa montée en puissance. Il témoigne aussi de la synergie naissante entre le pouvoir exécutif et les organes de contrôle, un atout essentiel pour la stabilité et la performance de l’État.
Une justice engagée pour la reddition des comptes
La transmission des dossiers à la justice est une étape cruciale dans ce processus de moralisation. Elle montre que la lutte contre l’impunité n’est plus un vœu pieux, mais un chantier prioritaire. Le Burkina Faso s’inscrit ainsi dans une nouvelle ère, où la bonne gouvernance devient un pilier du projet de transition.
En conclusion : vers un État plus intègre et plus fort
Le rapport 2023 de l’ASCE-LC constitue une avancée majeure dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso. Il met en lumière des irrégularités importantes, certes, mais surtout il révèle la capacité des institutions nationales à détecter, documenter et poursuivre les fautes.
À l’heure où le pays redéfinit les bases de sa souveraineté et renforce ses institutions, ce rapport incarne l’espoir d’un État plus juste, plus transparent et plus respectueux des deniers publics.