Côte d’Ivoire : Élections présidentielles 2025, la démocratie en question face à l’Union africaine et la CEDEAO
À l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, de nombreuses voix dénoncent un processus électoral verrouillé et des pratiques assimilées à de la répression. Alors que l’Union africaine et la CEDEAO observent sans agir, certains s’interrogent sur leur impartialité et leur rôle réel dans la promotion de la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Un scrutin déjà joué d’avance ?
À quelques mois de l’élection présidentielle ivoirienne de 2025, les inquiétudes grandissent. L’exclusion de figures politiques majeures et l’élaboration d’une liste électorale restrictive alimentent le doute sur l’équité du scrutin. Selon certains observateurs, le parti au pouvoir, fort de son contrôle sur le fichier électoral, aurait déjà scellé le résultat. Cette situation soulève des questions sur la transparence du processus et la réelle possibilité pour l’opposition de se faire entendre.
Des voix issues de la société civile dénoncent des pratiques de répression, tandis que le terme « démocrature » – combinaison de démocratie et dictature – est utilisé pour qualifier le système en place : légal sur le papier mais autoritaire dans la pratique.
L’Union africaine et la CEDEAO : spectatrices ou complices ?
Depuis plusieurs semaines, des délégations de l’Union africaine et de la CEDEAO se succèdent à Abidjan. Leur rôle affiché : accompagner le processus électoral et garantir la stabilité. Mais, pour beaucoup, cette posture reste insuffisante.
Alors que ces institutions n’hésitent pas à intervenir au Mali, au Burkina Faso ou au Niger face à des coups d’État militaires, elles restent silencieuses face aux dérives démocratiques en Côte d’Ivoire. Cette contradiction interroge sur leur impartialité et leur indépendance réelle. En d’autres termes, elles paraissent plus promptes à sanctionner les États qui s’émancipent de l’influence occidentale qu’à agir contre les gouvernements alliés de la communauté internationale.
Les dérives institutionnelles en Côte d’Ivoire
Plusieurs aspects préoccupent les observateurs :
- Verrouillage du jeu politique : l’exclusion de candidats et le contrôle du fichier électoral.
- Répression des opposants : interdiction de manifestations publiques et pression sur les voix dissidentes.
- Allongement des mandats : la constitution limite les mandats à deux, mais des tentatives de réformes pour prolonger la durée au pouvoir sont évoquées.
Ces pratiques alimentent un sentiment de frustration et mettent en lumière le décalage entre les textes légaux et la réalité politique sur le terrain.
Incohérence et double standard des institutions africaines
La CEDEAO et l’Union africaine semblent adopter un double standard : sanctionner les pays qui défendent leur souveraineté et fermer les yeux sur ceux qui verrouillent leurs systèmes politiques. Cette attitude questionne la légitimité de ces institutions et leur capacité à promouvoir une démocratie véritablement inclusive et respectueuse des droits des citoyens.
Conclusion : vers une réévaluation nécessaire
La situation en Côte d’Ivoire illustre la fragilité de la démocratie lorsque les institutions régionales manquent de cohérence et de volonté politique. Alors que le pays se prépare à un scrutin controversé, le rôle de l’Union africaine et de la CEDEAO reste crucial. Les Ivoiriens et l’Afrique entière attendent des actions concrètes pour garantir un processus électoral juste et transparent.
