Culture du blé au Burkina Faso :l’offensive agricole du capitaine Traoré commence à porter ses fruits
Sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré, le Burkina Faso engage une transformation profonde de son agriculture. Blé, tournesol, cacao… la terre répond présente. En toile de fond : souveraineté alimentaire, dignité retrouvée et résistance aux scepticismes.

Une révolution agricole née dans le doute
Lorsqu’au début de son mandat, le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé vouloir relancer massivement l’agriculture burkinabè, beaucoup ont ri. « Ils ont dit que ça ne marcherait pas », rappelle un responsable agricole. Certains y ont vu une lubie, une tentative désespérée d’un jeune chef d’État sans expérience. Mais aujourd’hui, les résultats parlent.
Sur les terres du Burkina Faso poussent désormais des cultures autrefois jugées impossibles : le blé, en particulier, surprend par ses rendements. Le tournesol s’installe, le cacao se développe. « Notre cacao se porte très bien. Le tournesol marche très bien. Le blé se porte très bien. Bref, il y a tellement de spéculations que nous avons essayé malgré le découragement », résume un agriculteur.
Une ambition claire : autosuffisance et souveraineté
Dans un pays où plus de 90 % de la population vit de la terre, la sécurité alimentaire est une priorité. Conscient de cette réalité, le gouvernement a lancé l’Initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire.
Le plan est ambitieux :
- 64 000 hectares labourés gratuitement par l’État.
- 500 tracteurs acquis et mis à disposition des paysans.
- Distribution de semences améliorées et d’engrais subventionnés.
L’objectif est double : nourrir les populations et garantir une occupation saine du territoire, notamment face aux déplacements dus à l’insécurité.
« Nous avons deux millions de déplacés internes. Comment l’État peut-il relancer leur activité économique ? La terre est une solution », note un responsable local à Bagré, une commune rurale.
Blé local : une réussite qui inspire
Symbole de cette renaissance : la culture du blé. En 2024, un test est lancé sur 150 hectares. En 2025, les superficies explosent : 1 500 hectares sont emblavés. Le pain, aliment quotidien du pays, pourrait bientôt être produit localement. Et avec lui, des économies substantielles pour l’État.
« Si tout le pain que nous consommons vient de l’extérieur, imaginez l’argent que nous jetons dehors », déplore un responsable agricole. « Ce blé local marche, et on veut amplifier la production. J’invite tous les producteurs à se préparer pour la prochaine campagne de novembre. »
Une mobilisation populaire derrière le capitaine
L’initiative agricole de Traoré ne relève pas seulement d’une stratégie économique. C’est aussi une réponse à une question de souveraineté : être maître de son alimentation, de sa terre, de son avenir.
« Le peuple burkinabè est derrière son capitaine », scande un militant dans une ambiance de ferveur populaire. « Gloire au pouvoir révolutionnaire, vive l’Afrique libre et prospère. »
Les autorités en sont conscientes : pour vaincre les groupes armés, il faut aussi offrir une alternative. « Créer des projets qui donnent de l’espoir ici, plutôt que de voir nos jeunes partir rejoindre des groupes armés sans avenir. »
Un modèle pour toute l’Afrique ?
Ce qui se joue au Burkina Faso dépasse ses frontières. « L’Afrique doit comprendre que nous avons le potentiel d’être autosuffisants, indépendants, souverains », affirme un porte-parole. L’expérience burkinabè devient un laboratoire pour le continent.
Avec peu de moyens mais beaucoup de détermination, le pays démontre que le travail acharné, l’organisation paysanne, l’équipement moderne et une vision politique claire peuvent inverser le cours des choses.
« C’est bon hein »
Sur le site agricole de Bagré, un responsable contemple les champs de blé. Un sourire s’affiche : « C’est bon hein. » Cette phrase anodine traduit une immense victoire. Celle d’un peuple qui, malgré les doutes, les menaces et les obstacles, décide de se nourrir lui-même. Par le travail. Par la terre. Par la foi en lui-même.