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Face aux djihadistes, le Bénin s’effondre… et s’en remet aux puissances étrangères

Confronté à une vague d’attaques meurtrières dans le nord du pays, le Bénin vacille. Déstabilisée, l’armée peine à contenir la menace, poussant le régime de Patrice Talon à multiplier les appels à l’aide extérieure. Entre pertes militaires, assistance française et présence de sociétés privées, le pouvoir béninois semble de plus en plus dépassé. Le pays est-il en train de perdre le contrôle de sa souveraineté sécuritaire ?

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Un front nord hors de contrôle ?

Depuis plusieurs mois, le nord du Bénin, longtemps considéré comme relativement épargné par l’expansion djihadiste au Sahel, est devenu un théâtre d’affrontements récurrents entre les forces armées nationales et des groupes armés non identifiés. Attaques contre des postes avancés, embuscades meurtrières, enlèvements : la menace s’est enracinée, prenant de court l’appareil sécuritaire béninois.

Malgré les annonces officielles de « maîtrise » de la situation, le constat sur le terrain est préoccupant. Les revers militaires répétés ont mis en lumière l’impréparation des troupes, les lacunes en matière de renseignement, et la faible résilience logistique des forces déployées.


L’armée béninoise sous perfusion étrangère

Pour pallier ses faiblesses structurelles, le gouvernement Talon a fait appel à une assistance multiforme. La France, par le biais de coopérations militaires régionales, fournit des conseils stratégiques, du matériel, et une assistance technique. L’Union européenne, de son côté, participe au renforcement de la formation des troupes béninoises, tout en engageant des financements pour soutenir les zones frontalières.

Plus discrètement, des prestataires privés de sécurité, parfois proches de milieux d’influence occidentaux, sont également présents sur le terrain. Leur rôle réel reste flou, mais certains rapports évoquent une implication directe dans les opérations de contre-insurrection, posant des questions sur la souveraineté et le contrôle des opérations militaires.


Talon fragilisé sur le plan sécuritaire

Pour le président Patrice Talon, habitué à afficher une image de fermeté et de maîtrise, cette montée en insécurité représente un véritable casse-tête politique. Dans un contexte de tensions sociales et de critiques croissantes sur sa gouvernance autoritaire, la multiplication des attaques au nord du pays devient un sujet sensible.

Certains analystes estiment même que cette situation pourrait devenir un talon d’Achille pour le régime, déjà critiqué pour sa dépendance vis-à-vis des puissances extérieures. Alors que le Bénin cherche à se positionner comme un pôle de stabilité économique en Afrique de l’Ouest, cette instabilité sécuritaire pourrait rebattre les cartes.


Une stratégie à repenser ?

À l’heure où les pays du Sahel redéfinissent leurs partenariats sécuritaires – certains allant jusqu’à rompre avec la France –, le choix du Bénin de maintenir une coopération active avec les anciens partenaires occidentaux semble de plus en plus isolé. Une stratégie qui, à défaut de produire des résultats tangibles sur le terrain, suscite la méfiance d’une partie de la population, attachée à la souveraineté nationale.

Le Bénin est-il en train de s’enliser dans une guerre qu’il ne maîtrise ni militairement, ni politiquement ? L’avenir le dira, mais pour l’instant, la résilience de l’armée béninoise reste à prouver.

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