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Haïti : Kemi Seba appelle à transformer les gangs en acteurs de souveraineté nationale

En visite en Haïti, Kemi Seba appelle à transformer le chaos en levier de souveraineté. Il tend la main aux groupes armés pour une rédemption patriotique.

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Kemi Seba à Haïti : un appel à la rédemption, à la souveraineté et à la révolution panafricaine

Cap-Haïtien — De passage à Haïti dans le cadre de ses activités liées à l’Urgence Panafricaniste, le penseur politique Kemi Seba a accordé une interview exclusive à un média caribéen. Dans un discours lucide et engagé, il a livré une analyse percutante sur la situation actuelle d’Haïti, minée par le chaos, les manipulations extérieures et l’effondrement de l’État.

« Même ceux qui sont considérés comme des problèmes pour Haïti commencent à comprendre qu’il faut cesser d’être manipulés. »


Haïti : un pays en crise systémique

Pour Kemi Seba, Haïti est aujourd’hui le symbole d’un échec historique, social et politique. Un pays maintenu sous perfusion par des puissances occidentales qui instrumentalisent le chaos à leur profit. Selon lui, Haïti ne produit ni les armes ni les moyens logistiques qui nourrissent la violence. Ces outils de destruction sont importés, volontairement injectés dans la société haïtienne pour mieux la désintégrer.

« Haïti est colonisé au XXIe siècle. Il est sous-occupé par des institutions exogènes qui prétendent l’aider, alors qu’en réalité, elles l’asphyxient. »


Transformer la violence en levier de rédemption

L’un des points les plus saisissants du discours de Kemi Seba est sa vision des gangs haïtiens. Loin de se limiter à une condamnation, il adopte une approche radicalement différente : reconnaître qu’une partie de ces groupes a été instrumentalisée, mais qu’ils peuvent — à condition de reconnaître leurs fautes — devenir des agents de transformation.

« Ce qui peut être la sève du chaos aujourd’hui peut devenir la graine de la résurrection demain. »

Il insiste sur la nécessité d’un dialogue, non pas pour légitimer les crimes commis, mais pour initier une dynamique de rédemption collective. Selon lui, la rédemption est une démarche profondément africaine et haïtienne.


Vers une nouvelle « Cérémonie du Bois Caïman »

Kemi Seba appelle à une nouvelle forme de rassemblement spirituel et politique, dans l’esprit de la célèbre Cérémonie du Bois Caïman, qui avait marqué le point de départ de la révolution haïtienne contre l’esclavage.

« Il faut que les entités fragmentées, aujourd’hui appelées gangs, comprennent que cette guerre entre eux les dessert, et qu’ils doivent réorienter leur énergie contre ceux qui les manipulent. »

Il plaide pour une unité de l’africanité dans toutes ses formes, pour reconstruire une souveraineté haïtienne véritable.


L’ennemi commun : l’oligarchie néolibérale

Pour Kemi Seba, il ne fait aucun doute que l’ennemi du peuple haïtien n’est pas le peuple lui-même. L’ennemi, dit-il, c’est l’oligarchie néolibérale, appuyée par des puissances extérieures, qui manipule les structures sociales et provoque un chaos planifié.

« Il faut que les gangs arrêtent de tirer sur le peuple, et comprennent que le seul véritable adversaire, c’est cette oligarchie qui veut broyer Haïti. »


La voie panafricaine : une alternative crédible

Face à cet effondrement, Kemi Seba prône une solution : la propagation du panafricanisme, comme seule alternative viable au système néocolonial.

« L’unité des diverses formes d’africanité dans le but d’obtenir une souveraineté collective est la seule voie possible. »


Une prise de conscience en cours

Selon Kemi, ses rencontres avec diverses strates de la société haïtienne, y compris certains groupes armés, montrent que la prise de conscience est en cours. Plusieurs membres de ces groupes reconnaissent avoir été manipulés et envisagent un retournement de leur rôle dans la société.

« Ce n’est pas tous, mais de plus en plus comprennent qu’ils doivent se tourner vers le peuple. »


Un discours iconoclaste mais porteur d’espoir

Kemi Seba conclut en rappelant que son discours, bien qu’hétérodoxe, s’adresse à ceux qui croient encore en la résilience du peuple haïtien. Il appelle à un effort collectif, à une responsabilisation de chaque citoyen, pour faire renaître Haïti.

« Haïti redeviendra ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une boussole pour des millions de Noirs à travers le monde. »


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