La CEDEAO célèbre ses 50 ans : réforme nécessaire ou disparition inévitable ?
À l’occasion de son 50e anniversaire, la CEDEAO fait face à un tournant décisif. Si l’organisation ouest-africaine a connu des succès en matière de commerce et de sécurité régionale, elle est aujourd’hui critiquée pour son inefficacité, sa lenteur et sa déconnexion des réalités locales. Faut-il la réformer en profondeur ou envisager sa suppression pure et simple ?

Créée en mai 1975, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait pour ambition de renforcer la coopération économique et politique entre les pays d’Afrique de l’Ouest. Fondée sur les principes de solidarité, de développement partagé et d’intégration régionale, la CEDEAO regroupe aujourd’hui 12 États membres.
L’organisation visait à faciliter le commerce intra-régional, harmoniser les politiques économiques et améliorer les conditions de vie des populations. Mais 50 ans plus tard, le bilan est contrasté. La CEDEAO reste-t-elle une solution pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest ou une structure devenue obsolète ?
Les succès notables de la CEDEAO : commerce et sécurité régionale
Une zone de libre-échange pour renforcer l’économie régionale
L’un des grands succès de la CEDEAO est l’établissement d’une zone de libre-échange ayant permis une augmentation significative des échanges commerciaux entre les États membres. Des protocoles ont réduit les barrières douanières, facilitant la circulation des biens, des services et des personnes.
Faiblesses structurelles : lenteur, bureaucratie et inefficacité
Un processus décisionnel lourd et inadapté
Malgré ces réussites, de nombreuses critiques pointent l’inefficacité de la gouvernance de la CEDEAO. Les processus de décision sont souvent longs, peu transparents et trop centralisés, ce qui nuit à la réactivité face aux crises politiques et sociales.
Une bureaucratie coûteuse et déconnectée des réalités
La multiplication des comités, commissions et sommets ralentit l’action et consomme d’importantes ressources financières. Une bureaucratie excessive empêche la mise en œuvre rapide de décisions essentielles, au détriment des citoyens ouest-africains.
Des réponses insuffisantes aux attentes des populations
La CEDEAO peine à répondre aux préoccupations majeures de la population : sécurité, emploi, santé, environnement. Son incapacité à prévenir ou résoudre les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et en Guinée soulève des doutes sur son rôle actuel.
Faut-il supprimer la CEDEAO ? Les arguments pour une remise en cause radicale
Coopération possible sans structure centralisée
Certains analystes estiment que les États d’Afrique de l’Ouest pourraient coopérer efficacement à travers des accords bilatéraux ou des initiatives sous-régionales plus souples, sans passer par la lourdeur institutionnelle actuelle.
Une organisation déconnectée de ses peuples
L’absence de participation citoyenne réelle, le manque de résultats concrets sur le terrain et l’échec à créer un sentiment d’appartenance régionale alimentent les appels à repenser ou dissoudre la CEDEAO.
Conclusion : réforme ou suppression, l’heure de vérité pour la CEDEAO
À l’heure où l’Afrique de l’Ouest fait face à de profondes mutations géopolitiques, la CEDEAO est à la croisée des chemins. Son 50e anniversaire ne doit pas être qu’un moment de commémoration, mais une opportunité de repenser en profondeur son rôle, son fonctionnement et son avenir.