La France reconnaît enfin son rôle dans la guerre coloniale au Cameroun

Pour la première fois, la France admet sa responsabilité dans la guerre menée contre les mouvements indépendantistes camerounais avant et après 1960. Une reconnaissance historique qui pourrait changer le visage des relations entre Paris et Yaoundé.

Une reconnaissance officielle historique

La France a reconnu avoir mené « une guerre » au Cameroun contre les mouvements insurrectionnels.
Cette période, qui encadre l’indépendance de 1960, a été marquée par des « violences répressives ».
L’aveu figure dans une lettre adressée par Paris au président camerounais Paul Biya, rendue publique le mardi 12 août.

Une page longtemps effacée de l’histoire

Pendant des décennies, le rôle de la France dans la répression des nationalistes camerounais est resté dans l’ombre.
Parmi les cibles principales : l’Union des Populations du Cameroun (UPC), fer de lance de la lutte pour l’indépendance.
Cette guerre non déclarée a entraîné :

Des exécutions sommaires
Des villages brûlés
Des arrestations massives
Des milliers de morts

Historiens et défenseurs de la mémoire réclamaient depuis longtemps que Paris sorte du silence.

Un possible tournant diplomatique

Cette reconnaissance pourrait transformer les relations entre la France et le Cameroun.
Pour certains, c’est un geste symbolique.
Pour d’autres, c’est le début d’un processus vers la vérité et la justice.
Des voix s’élèvent déjà pour demander :

L’ouverture complète des archives
Des excuses officielles
Des réparations pour les victimes et leurs familles

Réhabiliter les héros de l’indépendance

Pour de nombreux Camerounais, cette reconnaissance n’est qu’un point de départ.
Les familles des victimes réclament :

Des excuses publiques
La réhabilitation des figures de l’UPC et des autres mouvements indépendantistes
L’intégration de cette guerre dans l’enseignement de l’histoire

En France, des historiens appellent à inclure cet épisode colonial dans les manuels scolaires, afin que les nouvelles générations connaissent la vérité.