Le capitaine Ibrahim Traoré recadre un général américain : « L’Afrique n’est plus une colonie »
Face aux accusations d’un général américain, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè, monte au créneau. Dans une déclaration directe et sans langue de bois, il dénonce des propos mensongers, réaffirme la souveraineté du Burkina Faso, et critique fermement l’instrumentalisation de figures africaines contre les intérêts du continent. Une sortie musclée qui traduit une volonté claire de rupture avec les ingérences étrangères.

Le président burkinabè dénonce les mensonges et manipulations venues de l’étranger, tout en réaffirmant la souveraineté du Burkina Faso
Dans une déclaration franche et sans détour, le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a répondu aux propos controversés tenus par un général américain. Ce dernier avait récemment formulé des accusations jugées mensongères sur la situation du Burkina Faso, en particulier sur la gestion de ses ressources et la nature de ses alliances stratégiques. Le chef d’État burkinabè en a profité pour rappeler la souveraineté de son pays et critiquer l’instrumentalisation de personnalités africaines contre leur propre continent.

« L’indépendance, c’est la liberté de choisir ses partenaires »
Pour Ibrahim Traoré, les accusations du général américain ne sont pas seulement infondées, elles sont également symptomatiques d’une mentalité néocoloniale persistante. Il affirme :
« Nous sommes libres de nouer les partenariats que nous voulons. C’est cela, l’indépendance. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, nous irons là où nous voulons aller, tant que les partenariats sont mutuellement bénéfiques. »
Le président burkinabè rappelle que son gouvernement a protesté officiellement par le biais du ministère des Affaires étrangères, mais il estime que l’affaire mérite une reconnaissance publique des erreurs commises par le militaire américain.
Un général accusé de mensonge : « C’est grave de voir un adulte mentir »
Traoré dénonce avec fermeté les propos du général américain, notamment ceux concernant l’or burkinabè. Ce dernier avait affirmé que le Burkina utilisait ses réserves pour financer des activités illégales. Pour Traoré, cette affirmation est fausse et insultante :
« L’or du Burkina, c’est notre or. Avant nous, il n’y avait aucune réserve au trésor public. C’est nous qui avons instauré cette réserve. Donc non seulement c’est un mensonge, mais c’est aussi une ingérence inacceptable. »
« Le plus douloureux ? C’est qu’on utilise encore des Noirs pour nuire à l’Afrique »
Au-delà des accusations, le président burkinabè exprime sa douleur de voir des figures noires être instrumentalisées pour combattre leur propre continent :
« Ce qui m’a le plus blessé, ce n’est pas qu’il soit américain, mais qu’il soit noir. On utilise encore des Noirs pour nuire à d’autres Noirs. Cela doit cesser. »
Il fait notamment un parallèle avec l’intervention militaire en Libye, où des figures africaines avaient été utilisées pour servir des intérêts extérieurs. Une stratégie vieille mais toujours d’actualité, selon lui.
Une nouvelle dynamique au Burkina Faso : développement, sécurité et souveraineté
Ibrahim Traoré insiste sur les avancées réalisées par son gouvernement :
- Développement de l’agriculture : mécanisation, labour gratuit pour les paysans, hausse de la production.
- Réformes dans la santé : construction de centres médicaux, baisse du coût des examens.
- Renforcement de l’armée : effectifs augmentés, équipements modernes.
- Création d’emplois et industrialisation : impulsion d’une dynamique jamais vue selon lui.
« Aucun régime n’a fait ce que nous faisons aujourd’hui pour le Burkina. Et c’est peut-être cela qui dérange certains. »
Un appel aux médias africains : « Il faut éveiller les consciences »
Le président termine son intervention en exhortant les journalistes africains à rompre avec la passivité face à la propagande occidentale :
« La presse est un outil de conditionnement. Vous avez un rôle immense à jouer pour éveiller les consciences et sortir l’Afrique de la torpeur. »
Il déplore le deux poids, deux mesures médiatique : « Lorsqu’un média est fermé en Occident, personne ne proteste. Mais quand un État africain ferme un média pour des raisons de sécurité ou de souveraineté, c’est un tollé, y compris chez certains intellectuels africains. »
Un message clair : « L’Afrique se réveille, les manipulations ne passent plus »
Pour conclure, Ibrahim Traoré appelle les acteurs internationaux au respect et à la vérité. Il estime que les jeunes Africains sont désormais éveillés et ne se laisseront plus manipuler :
« La jeunesse africaine a compris. Le mensonge comme arme politique ne marche plus. Ceux qui ont menti doivent le reconnaître publiquement, sans hypocrisie diplomatique. »