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Le deuxième sommet de la confédération des États du Sahel : Bamako en décembre 2025

Un an après avoir claqué la porte de la CEDEAO et posé les bases d’une nouvelle ère de souveraineté régionale, les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger se retrouveront en décembre à Bamako pour un sommet crucial. Entre consolidation politique, ambitions économiques et rupture définitive avec l’ordre ancien, la Confédération des États du Sahel s’affirme comme le noyau dur d’une Afrique qui ne veut plus obéir, mais décider.

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Un an après le sommet fondateur de Niamey, les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger se retrouveront en décembre prochain à Bamako pour la deuxième session de la Confédération des États du Sahel (AES). Une réunion stratégique dans un contexte de rupture assumée avec la CEDEAO, et de quête d’autonomie politique, sécuritaire et économique.


Un rendez-vous décisif pour l’avenir de l’AES

Le second sommet de la Confédération des États du Sahel (AES) se tiendra en décembre 2025 à Bamako, capitale du Mali. L’annonce, faite par la présidence malienne ce vendredi, marque une étape cruciale dans le processus d’affirmation géopolitique des trois pays sahéliens, désormais unis par un projet commun de souveraineté et de refondation régionale.

Les présidents Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahamane Tiani (Niger) ont convenu de cette réunion au sommet, qui permettra d’évaluer les avancées depuis la création officielle de la Confédération et de tracer les lignes directrices d’une coopération renforcée, en rupture nette avec le modèle de la CEDEAO.


Retour sur le sommet fondateur de Niamey (juillet 2024)

C’est à Niamey, en juillet 2024, que s’était tenu le tout premier sommet des chefs d’État de l’AES, six mois après l’annonce fracassante du retrait conjoint du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO. Cette décision historique, justifiée par des désaccords profonds sur les questions de souveraineté, de sécurité et d’ingérence politique, a marqué un tournant dans l’histoire de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.

Lors de ce sommet, les dirigeants sahéliens ont entériné la transformation de l’Alliance des États du Sahel (créée en septembre 2023) en une véritable Confédération politique, diplomatique et militaire. Le sommet de Niamey a aussi jeté les bases d’une nouvelle architecture institutionnelle : un collège des chefs d’État, une coordination sécuritaire unifiée et une diplomatie commune tournée vers de nouveaux partenaires stratégiques.


Une rupture assumée avec la CEDEAO

Depuis la naissance de l’AES, les tensions avec la CEDEAO n’ont cessé de s’aggraver. Les pays sahéliens reprochent à l’organisation ouest-africaine sa proximité avec les puissances occidentales, sa lenteur dans la réponse sécuritaire, et surtout son ingérence dans les affaires internes des États membres, notamment par des sanctions qualifiées d’ »injustes et contre-productives ».

Le retrait, devenu effectif en janvier 2025, a entraîné une reconfiguration des alliances, avec le refus catégorique des pays de l’AES de revenir à la CEDEAO. Au contraire, l’objectif est désormais de bâtir une intégration alternative plus respectueuse des souverainetés nationales, avec une coopération fondée sur la solidarité des peuples sahéliens.


Bamako 2025 : vers une consolidation institutionnelle et économique

Le sommet de Bamako sera l’occasion pour les chefs d’État de consolider les fondations institutionnelles de la Confédération, mais aussi de poser les jalons d’une intégration économique plus solide, indépendante des pressions extérieures. Plusieurs chantiers seront sur la table :

  • Création d’une monnaie commune ou d’un système financier régional
  • Renforcement de l’armée conjointe contre le terrorisme
  • Mise en place d’un parlement sahélien ou d’un mécanisme de concertation intergouvernemental
  • Lancement de projets d’infrastructure et de connectivité énergétique
  • Nouveaux partenariats économiques avec des pays comme la Russie, la Turquie, la Chine ou l’Iran

Une initiative saluée par les peuples, mais scrutée par les observateurs

Si l’idée d’une Confédération autonome séduit une grande partie des opinions publiques sahéliennes — lassées des promesses non tenues de la CEDEAO —, certains analystes s’interrogent sur la viabilité économique et la résilience diplomatique de cette nouvelle alliance. L’absence d’accès direct à la mer, les difficultés budgétaires, et les pressions extérieures pourraient freiner son essor.

Mais pour les dirigeants de l’AES, l’essentiel est ailleurs : il s’agit de reprendre en main leur destin, de refonder un ordre régional plus juste, et de montrer que l’Afrique peut penser par elle-même, en dehors des tutelles postcoloniales.


Bamako, un symbole de la refondation sahélienne

Le sommet de Bamako s’annonce donc comme un moment décisif pour la Confédération des États du Sahel. Entre consolidation institutionnelle, élargissement diplomatique et ambition économique, les pays de l’AES entendent tracer une nouvelle voie dans un environnement géopolitique complexe. Ce deuxième sommet pourrait bien confirmer que, pour les peuples sahéliens, l’heure n’est plus à l’attente… mais à l’action.

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