Le nouveau pape n’est pas africain : une désillusion pour le continent
Alors que le conclave de 2025 nourrissait l’espoir d’un tournant historique, l’Église catholique a une nouvelle fois déçu l’Afrique. Malgré son poids croissant dans la démographie chrétienne mondiale, le continent ne verra pas l’un de ses cardinaux accéder au trône de Saint Pierre. Une déception amère, entre espoir brisé et sentiment d’injustice.

Le conclave tant attendu s’est achevé à Rome, et une fois encore, le souffle de l’Afrique s’est arrêté net. Alors que de nombreux chrétiens africains espéraient enfin voir l’un des leurs porté à la tête de l’Église catholique, le choix des cardinaux s’est porté sur un autre continent. Un choix qui suscite un mélange de résignation, de colère feutrée et d’interrogations profondes sur la place réelle de l’Afrique dans la gouvernance spirituelle mondiale.

Un continent plein d’espoir
Depuis plusieurs années, l’Afrique est devenue le vivier le plus dynamique de la foi catholique. Avec plus de 281 millions de fidèles, des vocations religieuses en forte croissance et des communautés paroissiales vibrantes, le continent noir est désormais le cœur battant du catholicisme mondial. Le profil de plusieurs cardinaux africains, avait alimenté de forts espoirs après la mort du pape François.
Un choix qui interroge
L’élection d’un nouveau pape, originaire d’un continent plus traditionnellement représenté dans les sphères de pouvoir ecclésiastique, vient rappeler les limites du cosmopolitisme affiché par le Vatican. Si l’Église se veut universelle, elle peine visiblement à refléter cette universalité dans ses décisions les plus symboliques.
Certes, les critères d’élection papale dépassent les questions d’origine. Mais dans un contexte mondial où l’équité, la représentativité et la justice sont des valeurs réclamées à voix haute, la répétition de ce scénario commence à poser problème.
Une Afrique reléguée au second plan ?
Ce sentiment de relégation n’est pas nouveau. De nombreux observateurs estiment que l’Afrique n’est sollicitée que pour sa vitalité démographique et sa fidélité doctrinale. « On attend des Africains qu’ils remplissent les églises, mais pas qu’ils dirigent l’Église », lâche un théologien ivoirien. « Cette posture paternaliste est de moins en moins tolérable. »
Dans les couloirs des conférences épiscopales africaines, le ton est plus mesuré, mais la déception est palpable. Beaucoup espéraient une reconnaissance symbolique forte : celle de voir enfin une figure africaine incarner l’autorité suprême du catholicisme. Un signal fort en faveur de l’inclusivité, qui n’est pas venu.
Et maintenant ?
L’Afrique ne se détournera pas de l’Église pour autant. Mais la frustration pourrait laisser des traces. La jeunesse catholique africaine, éduquée, connectée et plus consciente des enjeux de pouvoir, attend des signes tangibles d’ouverture et de réforme. L’élection d’un pape africain aurait pu être ce signe.
En l’état, il faudra encore attendre. Attendre que les mentalités évoluent, que les logiques internes du conclave se réinventent, et que l’Église fasse réellement de la diversité une réalité, pas seulement un discours.
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