Mali : la nationalisation de la BNDA, un acte de souveraineté et de bravoure économique
En reprenant le contrôle total de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) à travers la nationalisation de toutes les parts françaises, le Mali envoie un signal fort au monde. Plus qu’une décision économique, c’est un acte de souveraineté et de bravoure politique qui redonne confiance au peuple et ouvre la voie à une nouvelle ère de gestion agricole indépendante.

Bamako – Dans un contexte où les nations africaines cherchent à se libérer de la tutelle économique héritée de la colonisation, le Mali vient de franchir un pas historique. Le gouvernement a annoncé la nationalisation totale de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA), en rachetant l’intégralité des parts détenues par la France.
Cette décision, hautement symbolique et stratégique, marque la volonté des autorités maliennes de reprendre en main un secteur vital : le financement agricole. La BNDA, longtemps considérée comme un outil à la fois économique et politique, passe désormais sous le contrôle exclusif de l’État malien, mettant fin à une cogestion qui freinait, selon de nombreux analystes, la pleine exploitation de son potentiel.
Un geste de courage face aux pressions extérieures
La bravoure de cette initiative réside dans sa portée politique. Dans un climat international marqué par des pressions diplomatiques et économiques, le Mali a choisi de s’affirmer, préférant la souveraineté nationale aux compromis imposés par des partenaires extérieurs. Le rachat des parts françaises représente bien plus qu’une opération financière : c’est une déclaration d’indépendance.
Redonner au secteur agricole sa place centrale
L’agriculture demeure le socle de l’économie malienne, employant plus de 70 % de la population active. Avec la BNDA désormais 100 % malienne, les autorités pourront orienter les financements vers des programmes adaptés aux réalités locales, loin des logiques de profit qui dominaient autrefois. Cette nationalisation ouvre la voie à une politique agricole ambitieuse, au service des paysans, des coopératives et des filières stratégiques.
Un signal fort pour l’Afrique
Au-delà du Mali, ce geste envoie un signal à tout le continent : il est possible de briser les dépendances héritées et de reprendre le contrôle des leviers économiques. Le courage malien inspire, et pourrait bien créer un effet domino dans d’autres États africains où des secteurs stratégiques demeurent encore entre des mains étrangères.
Un pari sur l’avenir
Bien sûr, cette décision représente un défi. Nationaliser, c’est aussi assumer la responsabilité de la gestion et prouver que l’État peut être efficace là où d’autres ont échoué. Mais pour les Maliens, l’essentiel est ailleurs : cette initiative redonne confiance, fierté et espoir dans la capacité du pays à tracer son propre chemin.
En s’appropriant la BNDA, le Mali ne rachète pas seulement une banque : il rachète une part de sa souveraineté. Un geste de bravoure qui marquera l’histoire du pays et, peut-être, de toute l’Afrique.