ONU – Côte d’Ivoire : Les Nations unies rejettent les demandes de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, qui sollicitaient leur réintégration dans le processus électoral après le rejet de leurs candidatures par le Conseil constitutionnel ivoirien.
Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a récemment rejeté les recours de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam visant à revenir dans la course électorale ivoirienne. Cette décision, prévisible pour de nombreux observateurs, met en lumière les limites des organisations internationales.

Abidjan, 7 octobre 2025.
Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a rejeté les demandes de mesures provisoires introduites par Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, visant leur réintégration dans le processus électoral ivoirien après le refus du Conseil constitutionnel d’accepter leurs candidatures. Une décision qui, pour beaucoup, ne surprend guère et illustre une fois de plus les contradictions d’une organisation internationale qui se présente comme gardienne des droits humains, mais agit souvent selon des logiques politiques et diplomatiques sélectives.
Un refus prévisible dans un contexte politique tendu
Les avocats de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam avaient saisi le Comité des droits de l’homme de l’ONU le 16 septembre 2025, espérant obtenir des mesures provisoires de suspension de la décision du Conseil constitutionnel ivoirien. Mais, dans deux courriers adressés à la Mission permanente de la Côte d’Ivoire à Genève, les rapporteurs spéciaux du Comité ont annoncé le rejet pur et simple de ces demandes.
Concernant Tidjane Thiam, l’ONU a rappelé que la seconde requête déposée par son conseil « n’avait pas été retenue », tandis que pour Laurent Gbagbo, elle a confirmé les décisions antérieures de refus notifiées en août.
Le Comité a toutefois précisé qu’aucune décision n’était encore prise sur la recevabilité ou le fond des allégations, demandant à l’État ivoirien de présenter ses observations d’ici au 8 janvier 2026.
Les illusions perdues : quand les peuples croient encore à l’impartialité de l’ONU
Pour de nombreux observateurs africains, cette décision n’a rien d’étonnant. Elle met en lumière le fossé grandissant entre les discours officiels de l’ONU et la réalité de son action sur le terrain.
Il ne fallait pas attendre grand-chose d’une organisation qui, depuis des décennies, a montré ses limites, ses double standards et sa soumission aux rapports de force internationaux. Ceux qui croient encore à une véritable neutralité du système onusien vivent dans une illusion entretenue par un langage diplomatique creux et des procédures sans effet réel.
L’ONU, censée défendre les droits de l’homme et la justice internationale, a souvent brillé par son silence face à des injustices flagrantes, tout en intervenant de manière sélective selon les intérêts des grandes puissances.
Une institution prisonnière de son passé et de ses contradictions
Depuis la crise ivoirienne de 2010, l’ONU est perçue par une large frange de la population africaine comme un instrument des puissances occidentales. En 2011 déjà, la mission onusienne en Côte d’Ivoire (ONUCI) avait été accusée de partialité dans la gestion post-électorale, et cette nouvelle affaire ne fait que raviver des blessures anciennes.
Une Afrique désabusée, mais lucide
L’affaire Gbagbo–Thiam aura au moins le mérite de rappeler une vérité que beaucoup refusent encore d’admettre : aucune organisation internationale ne défendra mieux les droits des Africains que les Africains eux-mêmes.
L’époque des illusions doit laisser place à une ère de lucidité politique. Le salut ne viendra pas des instances lointaines de Genève ou de New York, mais de la capacité des peuples à bâtir leurs propres institutions de régulation, plus proches de leurs réalités et de leurs aspirations.
Enfin
Plus qu’un revers pour Laurent Gbagbo ou Tidjane Thiam.
Source : AIP
