Protection des données : un pilier pour la souveraineté numérique du Burkina Faso
Face à la montée en puissance du numérique, le Burkina Faso prend les devants. En lançant une vaste campagne de sensibilisation sur la protection des données personnelles au sein de l’administration publique, le Premier ministre sonne la mobilisation générale pour bâtir un État numérique souverain, responsable et respectueux des droits citoyens.

À l’heure où le numérique transforme nos administrations, le Burkina Faso envoie un message fort : sans protection des données, il ne peut y avoir de confiance, ni de souveraineté.
Ce 1er juillet 2025, dans un contexte marqué par la digitalisation accélérée des services publics, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a lancé officiellement à Ouagadougou une campagne nationale de sensibilisation à la protection des données à caractère personnel. Portée par la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), cette initiative vise à ancrer une culture de sécurité numérique au sein de l’administration publique.
La souveraineté numérique passe par la maîtrise des données
À l’heure de l’intelligence artificielle et de la transformation digitale, la donnée est devenue l’or du XXIᵉ siècle. Pourtant, sa manipulation reste encore mal comprise, voire négligée, dans de nombreuses institutions. Pour le Premier ministre, il est temps de sonner l’alerte :
« L’évolution numérique rapide expose l’individu et la société à des risques sérieux. Toute la politique définie pour la protection des données doit être appliquée avec la plus grande rigueur. »
Cette prise de parole marque une rupture : celle d’un État qui ne veut plus subir la technologie, mais la maîtriser au service de sa souveraineté et de la confiance citoyenne.
Une mobilisation nationale pour une administration responsable
Cette campagne de sensibilisation, qui commence à la Primature, s’inscrit dans le prolongement des recommandations issues de la Journée nationale de la protection des données personnelles. L’objectif est clair : former, informer et prévenir. Car comme l’a souligné le chef du gouvernement :
« Beaucoup d’agents commettent des erreurs par ignorance. »
L’administration publique est donc invitée à ouvrir ses portes à la CIL, afin d’être à la hauteur des défis numériques de notre époque.
La CIL, garante de la confidentialité et de la sécurité des citoyens
Présente aux côtés du Premier ministre, la présidente de la CIL, Dr Halguiéta Nassa/Trawina, a rappelé l’importance d’une approche collective et responsable de la protection des données :
« Sans respect de la vie privée, il ne peut y avoir d’administration numérique de confiance. »
Elle a également souligné que la loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021 rend cette protection obligatoire. Un pays qui néglige la maîtrise de ses données s’expose à des pertes de souveraineté, à la méfiance de ses citoyens, et à des menaces extérieures.
Éduquer, former, anticiper : des solutions concrètes en action
Deux communications techniques ont été présentées aux membres du cabinet du Premier ministre. Elles ont permis d’illustrer les enjeux juridiques, techniques et stratégiques de la protection des données.
- La première, animée par M. K. Désiré Yaméogo, a abordé la responsabilité de l’État dans la gouvernance des données personnelles.
- La seconde, assurée par Maxime Da, a mis l’accent sur les défis sécuritaires et les exigences de souveraineté numérique dans l’administration publique.
Ces interventions confirment que la sécurité numérique ne peut plus être reléguée au second plan. Elle est désormais un enjeu de gouvernance, de confiance et de stabilité.
Un cap clair vers un Burkina numérique, souverain et sécurisé
En soutenant activement cette campagne, le Premier ministre démontre que la transformation numérique du Burkina Faso ne se fera pas au détriment des droits fondamentaux. Bien au contraire : elle doit en être la garante.
Ce moment marque un tournant. Celui d’un État qui comprend que la véritable souveraineté, à l’ère digitale, commence par la maîtrise de ses propres données.
