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Retrait des pays du Sahel de la Cour pénale internationale : un acte de souveraineté historique

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent leur retrait immédiat de la Cour pénale internationale (CPI). Une décision historique qui marque une étape majeure dans l’affirmation de la souveraineté africaine et relance le débat sur la justice internationale et ses biais présumés.

Les pays de l’AES claquent la porte de la CPI, l’institution se prononce.

Une décision souveraine et courageuse

Le 22 septembre 2025, les pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) ont officiellement annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale. Le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, a souligné que cette décision s’inscrit dans la volonté de ces nations d’affirmer pleinement leur souveraineté et de ne plus se soumettre à une juridiction perçue comme instrument de domination.

« Depuis sa création, la CPI a souvent été critiquée pour sa tendance à cibler quasi exclusivement les dirigeants africains, tandis que les grandes puissances impliquées dans des crimes graves échappent à toute poursuite », a déclaré le général Goïta lors de son discours.


Les limites et critiques de la CPI

Depuis leur adhésion au Statut de Rome, respectivement en 2000 pour le Mali, 2002 pour le Niger et 2004 pour le Burkina Faso, ces pays ont coopéré avec la CPI. Cependant, l’expérience a révélé plusieurs limites :

  1. Justice sélective : Plus de 70 % des affaires instruites concernent l’Afrique, malgré des crimes graves ailleurs dans le monde (Moyen-Orient, Europe de l’Est, Amérique latine).
  2. Instrumentalisation politique : Certains présidents africains ont été ciblés pour des raisons géopolitiques, comme Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire) ou Omar el-Béchir (Soudan).
  3. Double standard : Les crimes commis par des puissances occidentales lors d’interventions militaires en Irak, Libye ou Afghanistan n’ont jamais fait l’objet d’enquêtes sérieuses.

Ces constats ont convaincu les États du Sahel que la CPI ne répondait pas aux exigences d’une justice internationale équitable et indépendante.


Vers une justice africaine et endogène

Les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger annoncent leur intention de recourir à des mécanismes endogènes pour assurer la paix et la justice sur le continent. Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large d’émancipation politique et diplomatique de l’Afrique, visant à créer des institutions adaptées aux réalités locales.

L’idée d’une cour africaine de justice et des droits des peuples gagne du terrain. Une telle institution pourrait juger des crimes graves commis sur le continent tout en respectant la souveraineté des États africains et en renforçant la protection des droits humains.


Un signal fort pour l’Afrique et la communauté internationale

Le retrait des pays du Sahel envoie un message clair : l’Afrique refuse d’être le terrain d’expérimentation d’une justice internationale perçue comme biaisée. Cette décision pourrait inspirer d’autres nations africaines à réfléchir à leur rapport avec la CPI et à explorer des alternatives endogènes pour garantir la justice et la paix.

Tout en affirmant leur souveraineté, les États membres de l’AES réitèrent leur engagement à coopérer avec les organisations internationales dans le cadre approprié pour la promotion et la protection des droits humains.


Enfin : L’Afrique trace sa voie vers une justice indépendante et respectueuse de ses valeurs et réalités locales. Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CPI marque une étape historique dans la construction d’une Afrique souveraine et libre de ses choix judiciaires et diplomatiques.

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