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Soutien au terrorisme : l’AES menace de poursuivre la France et l’Ukraine devant la justice internationale

Lors d’une réunion à Niamey, l’Alliance des États du Sahel (AES) a annoncé son intention de saisir la Cour internationale de justice l’organe judiciaire principal des Nations unies, contre la France et l’Ukraine pour leur soutien présumé au terrorisme. Les ministres de la Justice des pays membres ont également prévu des poursuites nationales contre certains médias français, tout en lançant la création d’institutions judiciaires sahéliennes pour renforcer leur souveraineté.

Soutien au terrorisme l’AES menace de poursuivre la France et l’Ukraine devant la justice internationale

Niamey, 15 septembre 2025 – Lors d’une réunion cruciale des ministres de la Justice des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le général Mohamed Toumba, représentant le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine, a évoqué la possibilité de saisir la Cour internationale de justice (CIJ) contre la France et l’Ukraine pour leur soutien présumé au terrorisme.

« J’ai noté avec satisfaction que la réunion de Bamako a recommandé de saisir la CIJ à travers les plaintes contre la France et l’Ukraine pour le soutien et l’apologie du terrorisme », a déclaré le général Toumba. Il a également annoncé que les États sahéliens pourraient engager des poursuites nationales contre les médias français, tels que France 24, RFI et TV5 Monde, accusés de diffuser des contenus faisant l’apologie du terrorisme.

Accusations contre la France et l’Ukraine

Les responsables du Burkina Faso, du Mali et du Niger dénoncent depuis plusieurs mois le rôle de la France dans la région, l’accusant de favoriser certains groupes armés pour déstabiliser l’AES. Le Mali et le Niger ont par ailleurs rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine après une embuscade meurtrière tendue en juillet 2024 dans le nord du Mali par les Touareg de l’Azawad et Al-Qaïda au Sahel, attaque dans laquelle la société militaire privée russe Wagner a subi des pertes.

De son côté, le renseignement militaire ukrainien avait reconnu avoir fourni des informations aux insurgés, alimentant la polémique sur l’implication de Kiev dans la région. Ces révélations avaient été relayées par l’ambassade d’Ukraine au Sénégal et par plusieurs médias internationaux.

Vers une justice sahélienne indépendante

Le général Toumba a rappelé la feuille de route de Bamako, qui prévoit notamment la création d’une Cour pénale sahélienne des droits de l’homme (CPS-DH) et d’une prison de haute sécurité. L’objectif est clair : affranchir les pays membres de l’AES du recours aux juridictions internationales, notamment de la Cour pénale internationale (CPI), qualifiée par Toumba de « justice aux ordres des puissants ».

« Cette conception de la justice n’est pas la nôtre », a insisté le ministre nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire. La mise en place de juridictions locales vise à renforcer l’intégration juridique des États sahéliens et à protéger leur souveraineté judiciaire face aux pressions extérieures.

Une alliance sahélienne plus intégrée

La réunion de Niamey marque un tournant pour l’AES, qui cherche à se positionner comme un acteur autonome dans la lutte contre le terrorisme et la protection des droits de l’homme dans la région. Entre accusations internationales et réformes internes, les pays membres affichent leur volonté de défendre leurs intérêts et de contrôler leur destin sécuritaire et judiciaire.

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